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Pourquoi Es-tu Descendu?


Dr. Agniel Samson, Honorary Contributor


L’histoire de David et Goliath demeure l’un des récits bibliques prisés tant des enfants que des adultes. David, un berger à peine pubère, abat un stratège philistin de carrière qui, par surcroît, est un géant aux dimensions légendaires.

Le long du texte s’agglutine toute une série de verbes à la voix active qui donnent un certain allant au récit. Ils soulignent la diligence du garçon qui accomplit avec célérité la mission dont son père le charge. C’est comme un crescendo qui aboutit au fortissimo de l’exploit héroïque de David assénant à Goliath le coup mortel. Il en résulte la victoire et la délivrance du peuple de Dieu que Saül, le roi d’Israël, ne pouvait pas assurer. La gloire et l’honneur du Seigneur éclatent grâce à un adolescent qui répond à l’appel du devoir et descend pour porter secours à ses frères et à son peuple.

Considérée sous cet angle, la saga n’est pas une histoire amusante faite pour émouvoir les enfants. Elle nous interpelle en nous mettant en face des responsabilités que la vie nous impose. Pour s’en convaincre, il suffit de prêter attention à l’échange entre Éliab, frère aîné de David et ce dernier. Celui-ci s’enquiert de la situation dont il est témoin à son arrivée sur le champ de bataille. Agacé, Éliab demande à David : « Pourquoi es-tu descendu ? » (1 Samuel 17 :28).

Pourquoi est une question qui s’enquiert soit de la causalité, soit de la finalité d’un fait ou d’un dit. Dans bien des cas, le locuteur s’intéresse à l’une et à l’autre à la fois, car, au bout du compte, elles sont étroitement liées, l’une engendrant et soutenant l’autre. En cherchant la rationalité qui justifie un agissement quelconque, on tient souvent à découvrir du même coup l’intentionnalité qui sous-tend un certain comportement.

David est sur le champ de bataille, parce que mandaté par son père. C’est la cause de sa descente. Il doit s’enquérir des nouvelles de ses trois frères enrôlés sous les drapeaux et les approvisionner en victuailles. C’est le double but de sa descente. En remplissant pareil devoir, David est loin de s’imaginer qu’il a à répondre à un autre appel. Il voit et entend un colosse à l’allure dantesque défier l’armée d’Israël de lui trouver un concurrent à même de se mesurer à lui et de le battre. De l’issue de cette joute dépend la survie ou l’anéantissement d’Israël. Mais il n’y a point d’hommes, parmi les soldats, qui soient en mesure de relever cette forfanterie. Même le roi se réfugie dans l’évasion. David intervient pour obvier à la dérobade de Saül. Mandaté cette fois-ci par son Père céleste, l’éphèbe se jette dans l’arène et fait connaître tant aux Philistins qu’aux Israélites « qu’Israël a un Dieu » (1 Samuel 17 :46), ôtant par là-même « l’opprobre de dessus Israël »

(1 Samuel 17 :26)

Comme David, nous avons pour mission de « descendre » pour nous enquérir du bien-être de nos frères et de nos sœurs et pour les approvisionner en victuailles. Selon les schèmes de cette saga, « descendre » prend valeur de métaphore. Il symbolise l’acte de se déplacer pour se mettre au niveau des besoins du prochain. Il est facile de critiquer nos institutions et l’impéritie de leurs dirigeants. Mais, nous oublions trop souvent que nous avons pour devoir de contribuer au développement de nos établissements par notre soutien à la fois financier et moral. Toutes les grandes universités américaines, y compris les « Ivy League » dont nous vantons la qualité jouissent de l’apport financier souvent considérable de leurs anciens étudiants.

Nous sommes sur terre pour servir. Tout ce que Dieu nous a donné, il s’attend à ce que nous le mettions au service de notre prochain.

Et quand il nous place en un lieu quelconque, c’est pour être attentifs aux défis qu’il nous enjoint de relever.

Quiconque vit et ne sert jamais est un gaspillage de temps, de ressources et d’espace. Nous devons tout mettre en œuvre pour le plein épanouissement de nos semblables. Dans le coude à coude, nous, anciens étudiants de Diquini, constituons un faisceau assez puissant pour contribuer au progrès de notre jeunesse. Chacun de nous devrait se dire : « L’UNAH, c’est moi ! Son avenir dépend de moi. Si je ne sers pas à son épanouissement, qui d’autre le fera ? »

Agniel Samson, Th.D. is a retired Professor of New Testament and World Religions from Oakwood University, where he taught for more than 35 years.

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